Nature de la croix : croix mémorial
Emplacement : Au nord-est de la commune de Nozay, au lieu-dit « La Charonnais », très proche de la départementale 771 et de l'ancienne voie ferrée de Saint-Nazaire à Châteaubriant. La croix est directement dans le hameau, séparée de l'habitation du propriétaire par une cour .
Propriétaire actuel, en 2017 : Monsieur Hamon Hilaire
Anciens propriétaires : La famille Tardivel/Bouju, depuis la création de la croix, vers 1840, jusqu'en 1974. De cette date jusqu'en 1996 , Jean Bregeon fut le propriétaire de la ferme de la Charonnais et de la croix.
Descriptif
C'est une croix latine de type Ebeaupin, toute en pierre bleue. Le monument, dans son ensemble, mesure 3 m 75 de haut. Soit 75 cm pour le piédestal et 3 m pour la croix proprement-dîte. Le long du fût et du croisillon courre un large chanfrein lisse. Le croisillon (40 cm de large) a gardé les arrêtes vives des protubérances de sa « couronne ». Le fût mesure 2 m 50 et offre une surface très lisse. A 20 cm du pied, des disques muets ont été gravés. Ces disques existent sur les quatre côtés du fût. Le piédestal est composé d'une table et d'un soubassement. La table est une dalle de schiste monolithique de 1 m 10 de large en façade. La tranche de cette table est biseautée dans sa partie basse uniquement.
Le soubassement est un assemblage rectangulaire fait d'une maçonnerie de moellons de pierre bleue liés au sable et à la chaux. Les angles, apparents, de ce soubassement, sont faits de larges blocs taillés en pierre bleue. Le reste du soubassement est, depuis 1975, crépis au ciment. Pour la petite histoire, Jean Brégeon qui a posé ce crépi, a laissé l'empreinte de sa main dans le ciment, en façade.
Dissimulé sous un tapis d'herbe, existe une une marche. Il n'y a pas d'enclos mais le monument est entouré d' un terrassement en ciment qui courre jusqu'à la route. Cette « terrasse » est couverte par une large dalle de schiste (80 cm sur 75 cm) qui fait chemin entre la croix et la route.
Historique
Date de création :
La croix a été érigée vers 1840 pour la famille Tardivel, propriétaire de la ferme proche. C'est pour honorer la mémoire de madame Robert (mère ou grand-mère de madame Tardivel) qui aurait été (selon un seul témoignage, celui de madame Tardivel, à la famille Bregeon, en 1954), assassinée pendant la Révolution.
En 1977, Jean Bregeon, nouveau propriétaire, enduit le monument et arrache le sapin proche dont les racines soulevaient la croix. C'est à cette époque, que la croix a été entourée d'un bordure de ciment. Par la suite, Jean Brégeon a régulièrement repeint l'enduit avec de la peinture blanche. Depuis 1996, le nouveau propriétaire, Hilaire Hamon a fait déposer, entre la route et le pied de la croix, une dalle de schiste.
Cette croix, fut, de façon tardive, sur un des circuits des rogations de la paroisse de Nozay. La procession venait de l'Aurière en passant près de la croix des Buffais, et se dirigeait, ensuite, vers la chapelle de Limerdin.
Témoignages
Témoignage de Jean Bregéon, en octobre 2017 :
« Mes parents sont arrivés en 1939 à la Charonnais comme locataires de la famille Tardivel.
Monsieur et madame Robert étaient les propriétaires de la Charonnais à la Révolution. C'est à cette période que madame Robert fut assassinée. Le couple n'avait qu'une fille qui épousa monsieur Tardivel (agriculteur et sorcier **). Leur fille unique, Marie Tardivel, épousa Julien Geffray (maire de Pierric). Ce couple possèda, à Nozay, deux fermes : la Charonnais et les Buffais. Le couple Geffray eu deux filles dont l'une épousa monsieur Bosnier et hérita de la ferme des Buffais et l'autre qui épousa monsieur Bouju, hérita de La Charonnais.
C'est en 1974 que j'achète à madame Bouju les bâtiments de la ferme de la Charonnais avec six hectares de terre et cela au décès de son mari. En 1982, j'achète tout le reste de l'exploitation.
** « Ce monsieur Tardivel était sorcier et jeteur de sort. Par ses pouvoirs, il faisait passer le lait des vaches de ses voisins dans le pis de ses propres vaches. Un autre sorcier, plus fort, a fait passer Tardivel ( juste sa photo !) à travers un miroir ,ce qui provoqua la mort de celui-ci. C'était comme ça à cette époque »!
« Quand à la croix, c'est la famille Tardivel qui l'aurait fait construire vers 1840 pour honorer la mémoire de madame Robert, la mère de madame Tardivel. Madame Robert est morte, assassinée par les Révolutionnaires. Ceux-ci lui auraient, entre autres, brûlé les fesses en la faisant s'assoir sur la pierre à galettes. C'est en 1954 que madame Tardivel a tenu ces propos à mes parents et j'étais à leur côtés. Dès 1977, je fais arracher le sapin proche qui soulevait la croix avec ses racines. J'ai enduit le piédestal avec du ciment et très régulièrement j'ai repeint le soubassement de la croix à la peinture blanche ».
Photos/dessins/plans
photos par Daniel Nouvel, le 23 février 2017 et Paul Ségalen, en juin 2017.
Les sources :
Reconnaissance de la croix, par Daniel Nouvel, le 23 février 2017.
Témoignage de Jean Brégeon, le 19 octobre 2017.
Analyse de la croix en juin 2017, par l'Asphan.