Moulin à eau de Beaujouet
Orthographe : Beaujeois/ Beaugeois/ Beaujoie
Tableau simplifié des propriétaires successifs du moulin à eau de Beaujouet (1815-1950-?)
dates |
Nom des propriétaires successifs De:
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Nom des propriétaires successifs A :
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Mode d’acquisition |
Avant 1815 |
M. de Bellingant |
René Pauvert |
contrat d’arrentement |
26/12/1827 |
Famille Pauvert (sept enfants) |
Clément Houssais, cultivateur au Trénoux (Jans) |
Achat effectif le jour du décès de René Pauvert, père pour 12 000 francs |
8/07/1840 |
Perrine Deluen, veuve Houssais |
M. Victor Heureux |
Achat pour 9 000francs* |
14/02/1863 |
Élisabeth Daleth, veuve Heureux |
M. François Pauvert
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Achat pour 20 500 francs* |
Entre 1899 et 1902 |
Louise Laillé, veuve Pauvert
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Jean Marie Pauvert |
Succession ? |
4/04/1903 |
Jean Marie Pauvert |
François Rigaud |
Achat par adjudication pour 20 100 francs* |
16/06/17 |
François Rigaud |
Jean Douet et Anne Marie Brossaud |
Achat pour 20 000 francs |
*La composition des biens mis en vente n'est pas identique
1827
Le 2 août, René Pauvert, farinier à Beaujouet, veuf, abandonne à ses deux fils Jacques Marie et Jean-Baptiste, garçons fariniers à Beaujouet, la jouissance de son moulin pour une durée de neuf ans. En échange, ses deux fils paieront les intérêts des capitaux qu'il doit ainsi que les contributions, soit un montant de 270 francs environ. De plus, ils s'engagent à le nourrir, vêtir, blanchir ,chauffer, loger, éclairer et le respecter. En fin de bail, ils devront restituer l'ensemble des biens en bon état (Ad 44, 4 E 65 36).
Le 26 décembre :
Premier acte: René Pauvert donne en donation-partage à ses sept enfants la moitié du moulin et l'ensemble des autres biens meubles sur la commune de Nozay . En échange, ses enfants s'engagent en particulier à rembourser la somme de 3 700 francs à Clément Houssais. On peut imaginer que l'autre moitié du moulin leur appartient comme héritage de leur mère Marie Gautier décédée en 1819 (Ad 44, 4 E 65 36).
Deuxième acte :le moulin à eau de Beaujouet est vendu avec «toutes ses circonstances et dépendances» (Cette expression désigne de manière globale les accessoires d'un immeuble par exemple, cours, terrasses, garages…ce qui permet d'éviter de les énumérer. Il est aussi fréquent d'avoir la mention "avec toutes ses aisances, circonstances et dépendances", les aisances désignant alors les droits de jouissance (des parties communes d'un immeuble par exemple) .
Les sept enfants de René Pauvert, farinier vendent le moulin à Clément Houssais, cultivateur au Trénoux (Jans) pour un montant de 12 000 francs. Cette vente ne sera effective qu'au décès de René Pauvert père.(Ad 44,4 E 65 36)
En avril 1828, un état des lieux est établi quelques mois après la vente du moulin de Beaujouet par la famille Pauvert à Clément Houssais (les Pauvert restent fermiers du moulin jusqu’au décès de René Pauvert). Trente articles se référant au moulin sont passés en revue. En résumé, deux systèmes sont en place, chacun ayant son propre matériel (bluterie, maie, fusée, rouet, marbre, meule du dessus et celle de dessous, etc.). La couverture du moulin est en bon état Les murs du dehors sont vieux et le mur de refend est neuf.(Ad 44,4 E 65 37)
1835
Suite aux décès de René Pauvert et de Clément Houssais, la veuve de ce dernier met en vente le moulin, vente qui sera réalisée en 1840.
1840
Perrine Deluen, veuve Houssais et ses enfants vendent à Toussaint Julien Victor Heureux le moulin et les biens en dépendant. Un droit de puisage est reconnu à la fontaine pour les habitants du village. Un droit d'abreuvoir à la rivière est conservé à la famille Houssais.
Heureux paiera 9 000 francs soit à la famille ou à un créancier M. Rivet en possession d'une créance du même montant datée du 3 octobre 1836. (Ad 44, Hypothèque Châteaubriant, 8 juillet 1840,Vol 59 n°1)
1843
Point de vue critique de M. Leblaye notaire à Nozay, dans son mémoire « Nozay sous la monarchie de Juillet» publié par M. Jean Bouteiller
1863
Victor Heureux est décédé le 5 janvier 1862. La vente effective par sa veuve Victoire Élisabeth Daleth est réalisée le 14 février 1863(Ad 44, 4 E 12 496).
L'acte détaille l'usine* de Beaujouet en quelques lignes :
Un bâtiment renfermant une minoterie pouvant contenir quatre paires de meules et en ayant actuellement trois. Une maison de maître composée de quatre pièces au rez-de-chaussée, quatre pièces au premier étage, vastes et beaux greniers, écurie, boulangerie, jardin bien planté en arbres fruitiers, plusieurs parcelles de terre, prés et marais, le tout d’un seul tenant contenant environ un hectare cinquante ares.
L'usine de Beaujouet est achetée par M. François Pauvert, meunier à Quilevrant, Jans, pour un montant de 20 500 francs. Huit mille francs paieront deux obligations de 4 000 francs chacune ; neuf mille francs un mois après la vente et trois mille cinq cents francs un an après la vente.
*'usine : terme qui désigne la cage du moulin , mais aussi le logement du meunier, les greniers à blé ou farine, les écuries, étable, la cour, en un mot tous les bâtiments qui dépendent du moulin.
1890
Mort de François Pauvert le 12 janvier.
1901
Le recensement indique Louise Laillé, veuve Pauvert, meunière et patronne, ses deux enfants Jean-Marie(28) et François (36) meuniers à Beaujouet. Jean-Marie est devenu le propriétaire du moulin.
1903
Le journal de Châteaubriant du 3 octobre donne la liste des biens de Jean-Marie Pauvert vendus aux enchères pour cause de saisie immobilière :
Cinq articles à Beaujouet et 6 à Jans le tout mis à prix 20 000 francs sur requête de M. Rigaud, époux Hamon à la Chelonnière Jans, créancier de M. Pauvert par obligation de 1901. M. Rigaud emporte la vente pour 20 100 francs après trois bougies.( Ad 44, 2 Q 7363)
Époux de Marie Françoise Renée Hamon, M. Rigaud meurt le 28 octobre 1916 à Jans. Sa veuve et son fils unique Eugène vendent le 16 juin 1917 à M. Jean Marie Douet et Marie Rousseau son épouse l'ensemble ,moulin et terres, pour 20 000 francs.(Ad 44, 2 Q 7566)
Dans l'enquête préfectorale de 1936, M. Douet indique que ce moulin est tenu par sa famille depuis 1903. Le recensement de 1906 note la présence de Louis Douet né en 1837 à Ligné, chef, meunier, de son épouse Marie Guihard et son fils Jean Marie Joseph Douet, meunier de 33 ans marié à Marie Lecoq qui décède le 4 avril 1909. Jean Douet se remarie le 17 janvier 1911 avec Anne Marie Brossaud. Un témoin lors de ce mariage :Eugène Rigaud, ami de Jean Marie Joseph et résidant à la Chelonnière, fils de François Rigaud.
C'est un moulin à eau secouru par un moteur gas-oil et qui est toujours en activité en 1950.
Une famille de meuniers : les Pauvert
Les rôles des capitations de 1789 et 1790 notent René Pauvert comme farinier (frairie des Haies). Le moulin reste dans cette famille jusqu’en 1835, année d’achat par la veuve Houssais. Il revient dans cette famille en 1863 par François Pauvert, petit fils de René et y restera jusqu’en 1903, année où Jean-Marie, fils de François voit le moulin saisi par la justice. Le problème à résoudre est de savoir pour quelles raisons Jean-Marie Pauvert a emprunté, en 1901, la somme de 20 000 francs, somme qu’il n’a pas pu rembourser et qui a causé la vente par adjudication du moulin en 1903.
Travail réalisé pour l'Asphan par M. Passalacqua et mis en ligne le 30 janvier 2024